Après 15 bonnes années dans le vin, je vous avoue l’inavouable : jusqu’à il y a peu, je n’avais jamais mis les pieds chez LAVINIA à Paris ! Le weekend dernier j’ai donc atteint la capitale par voie ferroviaire et par voie sous terraine, pour sortir du Metro proche de l’église de la Madeleine.
La façade de ce haut lieu vinicole reste modeste, et même l’espace de l’entrée ne permet pas encore de soupçonner les trésors que l’on trouvera au sous-sol et à l’étage. Une sélection de vins plutôt éclectique et mondiale est mis en avant dans des étagères simples et sobres : des Riesling d’Allemagne ou de la Nouvelle Zélande, des Malbec argentins, des Beaujolais, des vins d’Alsace et du Bierzo espagnol… Jolie et agréable à voir, mais rien d’extraordinaire pour l’instant, si ce n’est pas le fait de pouvoir déguster, après l’achat d’une carte, des grands et très grands crus pour quelques dizaines d’Euros le verre (de dégustation). Certes, c’est beaucoup d’argent pour une étincelle de vin, mais ça reste quand même plus accessible que la bouteille !
Mais je vous avais promis d’aller au sous sol et à l’étage. Alors descendons et voyons !
Une avalanche de vin ! C’est cela que vous attend dans ce grand espace insoupçonné, avec tout ce que le grand cœur de l’amateur de vin désire. Personnellement, en tant que sudiste nordique, je me suis émerveillé pendant un bon moment devant les collections du Rhône et du Languedoc, ainsi que devant celle des vins allemands, restreinte, mais très bien choisie. Le nombre total de vins étrangers chez Lavinia est d’ailleurs très impressionnant. Et justement, derrière les rayons avec les vins d’ailleurs se trouve le temple, le lieu sacré de cette cave. Pour passer les portes vitrées coulissantes, il faut demander accès à un sommelier. Seul avec tous les grands noms viticoles du monde, dans plusieurs millésimes : Gaja, Mouton Rothschild, La Tâche (est sa grande sœur du DRC), Ridge Montebello, Sassicaia, Vega Sicilia et ainsi de suite… Buveur d’étiquettes ou pas, ces noms et flacons ne laissent pas indifférents. Je suis sorti sans eux, mais avec quelques autres beaux achats (j’espère), notamment un Retsina grec, ce vin étrange auquel on ajoute de la résine de pin lors de l’élaboration.
Et si vous êtes amateur d’alcools, passez donc voir au deuxième étage, pour compter de nombre de bouteilles de Rhum, Whisky, Tequilla, eaux de vie, saké etc. Prévoyez d’y passer votre après-midi !
À quelques pas de Lavinia, vous trouverez d’ailleurs le Wine by One, bar à vin du troisième millénaire, qui propose une centaine de vins à la dégustation. Le principe est simple : après avoir acheté une carte, vous pouvez vous-même choisir les vins que souhaitez déguster, en dose de 3, 6 ou 12 ml, et faire ainsi de belles et moins belles rencontres gustatives sans prendre de grands risques financiers (doses de 3 ml entre 1,70 € et 22 € - pour une lichette d’Yquem). Face aux armoires vitrées qui contiennent les vins dans une atmosphère tempérée et protégée, j’avoue que l’ambiance côté dégustation est un peu « techno »… mais il y a aussi un coin plus « canapé relax », ainsi que des livres sur le vin, si vous avez envie de vous détendre.
Personnellement j’y ai fait un (petit) tour du monde en Pinot noir plutôt intéressant et rafraîchissant. Alors, Paris ça vaut toujours une visite, aussi pour la découverte de vins…