Publié le 03/09/2015 dans Le Point (Extrait)
Lasse d’être comparée aux autres crus sudistes, cette appellation revendique son côté « calcaire ». En clair : plaisir, finesse et naturel.
À Gigondas, il faudrait commencer par les vieux... C’est du moins le conseil de Louis Barruol, nouveau président du cru, mais impliqué dans la vie de son appellation depuis de longues années. « Le collectif, c’est dans mon ADN. Mon père, c’était la génération de François Ay, du Domaine Raspail-Ay, descendant direct d’Eugène Raspail, celle qui a obtenu le passage en cru en 1971. »
Louis Barruol est intarissable sur la diversité des terroirs de Gigondas. Il explique l’appellation, qui prend naissance sur un plateau à une centaine de mètres d’altitude, s’étage autour du village et s’étend sur les contreforts des Dentelles de Montmirail, jusqu’à plus de 500 mètres. Parle de l’ensoleillement annuel, près de 2 800 heures, qui donne aux gigondas leur caractère méridional, ainsi que des descentes d’air froid des Dentelles et du Ventoux, qui tempèrent ce climat chaud et sec, donnant aux vins leur équilibre et leur fraîcheur. [...]
« Avec nos sols calcaires, on a au départ un profil carré qui évolue avec le temps vers des vins de grande finesse. Notre travail, c’est de garder la fermeté et d’aller vers l’élégance des tanins. A l’évolution, ils basculent, c’est pour cela qu’il faut aussi goûter les vins vieux. »
C’est ce que nous avons fait. Des vins des millésimes 2005, 2003, 2000, et de la décennie 90. Les vins du très bon millésime 1998 sont encore au rendez-vous, comme celui du Domaine Saint-Gayan, étonnamment juteux et dense, ou le Prestige des Hautes-Garrigues, du Domaine Santa Duc, d’une surprenante présence en bouche, le coup de cœur de la série.
Lire tout l’article ici