La question fait rire Jeb Dunnuck, la nouvelle tête du Wine Advocate dans le Rhône. Je ne connais pas son âge, mais il fait plutôt jeune et sympathique, le genre de mec avec qui on va boire une bière au pub après une journée de dégustation (je lui ai d’ailleurs proposé pour sa venue dans le Languedoc en janvier...).

« Vous savez », me répond-t-il, « le fait de déguster beaucoup de vins d’une même région ou faits avec les mêmes cépages doit me permettre de donner une vue globale sur la qualité des vins ou d’un millésime. Mon travail ne consiste pas à dire ce que j’aime ou pas, ni ce que vous devez acheter. D’ailleurs personne n’est obligé d’être d’accord avec moi. »

C’est vrai, personne n’est obligé. Mais j’insiste et je lui montre un de ses propres « tweets », commenté par Steve Heimhoff, journaliste américain dans le vin.

« Top producteurs (à Paso Robles)... »

« Ceci pourrait donner une idée sur le palais de Jeb, car les vins cités seraient plutôt connus pour être puissants, mûrs, fruités et riches en alcool, ce qui selon Heimhoff correspondrait assez aux goûts de Robert Parker... »

Une journaliste du Midi Libre également présente pendant l’interview à la Maison du Vin à Avignon, remarque qu’en plus ses appréciations sur les vins du Rhône en 2010 étaient assez proche de celles de RP. Malaise...? Pas du tout, car quand Jeb écrivait sur le millésime 2010, il le faisait tranquillement chez lui, pour son désormais ancien blog The Rhône Report, sans avoir des comptes à rendre à personne.

« Beaucoup de gens sont d’accord sur la qualité du millésime 2010 dans le Rhône. Ce n’est pas un problème en soi. Et si j’aime effectivement certains vins puissants, j’aime également beaucoup de vins élégants et filigranes. Je n’ai pas de préférence pour l’un ou pour l’autre et la puissance est nullement un garant pour la qualité d’un vin. »

Donc pas de « goût Dunnuck » à venir, mais juste des opinions régulières sur les vins du Rhône et autres « Rhône blends ». À prendre ou à laisser.