Notre odorat est très influençable. Ce que nous sentons et quand, le jugement d’une odeur agréable ou pas, dépend de facteurs aussi variés que sa nature et son intensité, mais également de notre état physique et psychique, de notre culture et de notre éducation culinaire. Et finalement, le fait que nous sentons quelque chose ou pas, dépend tout simplement du fait que nous sommes réveillés ou endormis…
« Évidemment » vous vous dites. Mais est ce vraiment si évident que ça d’admettre que notre odorat s’endort avec le reste de notre corps ? Surtout quand nous savons qu’un autre sens, l’ouïe, fonctionne très bien pendant notre sommeil. Cependant, nous ne savons que très peu sur la sensibilité de notre odorat pendant la nuit.
Pour en savoir plus, Mary A. Carskadon et Rachel S. Herz, scientifiques et expertes du sommeil et de l’odorat, ont mis en place des expérimentations avec quelques sujets volontaires.
Premièrement, elles ont choisis deux odeurs, que nous détectons à la fois par leur arôme prononcé et parce qu’ils irritent notre nez : la menthe poivrée et la Pyridine. Une différence très importante entre les deux odeurs : Tandis que la plupart des gens trouvent l’arôme de la menthe poivrée agréable, l’odeur de la pyridine est associée à la pourriture et jugée répugnante.
Durant une semaine, les deux odeurs étaient présentées aux volontaires pendant différents phases de leur sommeil (léger, profond et rêves) et leur réactions, directes ou indirectes (EEG, rythme cardiaque), enregistrées. Pour comparer, les mêmes essais étaient faits non pas avec des odeurs, mais avec des sons.
Les résultats semblent indiquer qu’avec la profondeur de notre sommeil, les capacités de notre odorat diminuent fortement et que seul pendant les phases de sommeil léger nous réagissons activement aux odeurs. Il faut dire néanmoins que les deux scientifiques ont remarqué quelques réactions pendant la phase de sommeil profond, associé à l’odeur désagréable de la pyridine.
L’ouïe des « candidats » restait cependant parfaitement éveillée pendant l’expérimentation, réagissant aux signaux sonores même pendant la phase de sommeil profond à 80%.
Conclusion : Notre sommeil est sans odeur ? C’est ce que les expérimentations de Mary A. Carskadon et Rachel S. Herz semblent indiquer, et ce serait donc plutôt le bruit de la vaisselle qui nous réveille gentiment le dimanche matin que la douce odeur de café…