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Vendredis du Vin #66 – rendez-vous au pays des maîtres éleveurs

Bien évidemment ils font d’excellents vins rouges et vins blancs dans le Roussillon. Il n’y a pas de doute. Mais depuis toujours, le 66 a été synonyme de vin doux naturel pour moi, avec de curieuses et exceptionnelles méthodes d’élevage. Pour ce 66e Vendredi du Vin sous le thème « Tous dans le 66 », proposé par Iris Rutz-Rudel, j’ai donc décidé de me pencher sur la cuvée « Solera » élaborée par Jacques Sire à Estagel.

Qu’est ce donc une Solera ? La Solera est un système d’élevage traditionnellement utilisé en Espagne. Pour obtenir une Solera, il faut d’abord mettre en place une « Criadera », ce qui consiste à empiler des barriques sur plusieurs hauteurs. La rangée du bas, près du sol, est appelée Solera, celles dessus première, deuxième, troisième etc. Criadera.

C’est un système d’élevage oxydatif, ce qui veut dire, que les barriques ne sont jamais pleines, pour laisser une surface assez conséquente du vin en contact avec l’air. Les barriques de la Solera contiennent le vin le plus vieux. C’est dans ces barriques que l’on prélève le vin à mettre en bouteilles, sans jamais vider la barrique complètement. Le vin prélevé de la Solera est remplacé par du vin venant de la première Criadera, celui de la première Criadera par du vin venant de la deuxième Criadera, et ainsi de suite… La dernière Criadera reçoit du vin jeune. Dans chaque barrique, on a donc un mélange de plusieurs millésimes et une Solera en place depuis un demi-siècle contient donc toujours un infime quantité de vin vieux de 50 ans.

Le résultat dans la bouteille est plus qu’intéressant. Élaboré à partir de raisins blancs uniquement (Grenache gris et un peu de Macabeu), le vin surprend d’abord par sa profonde couleur ambrée et son dépôt quasi noir collé sur la bouteille. D’aspect épais et sirupeux, presque paresseux, son nez est puissant et déborde du verre : cannelle et caramel, tabac et fleurs sèches, abricot et raisin sec, un peu de girofle, un peu de poivre et une odeur de « vieux livres ». Pas mal de poésie dans un simple verre de vin… La bouche est proche du nez, assez épaisse mais agréable au toucher, un peu de chaleur en finale que l’on pardonne facilement.

Rivesaltes Solera

Je l’ai d’ailleurs goûté sur un peu de jambon Pata Negra Bellota bien gras et bien fin et j’étais agréablement surpris. Ce n’est pas toujours facile d’associer du vin avec du jambon sec, notamment à cause de la salinité du dernier. Mais là je dois dire que le mariage était quasi parfait : douceur, gras, complexité aromatique et longueur gustative presque infini. De très bonnes raisons gustatives pour descendre la route 66 et je suis certain que vous en trouverez d’autres…



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